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Pourquoi ouvrir un blog ? Cette question qui peut paraître anodine me semble être la première à se poser et motive donc ce premier article spécial blogging de July On The Moon. En réalité, je me suis beaucoup confrontée à cette question ces derniers temps, question qui a été fortement motivée par trois anecdotes qui se sont passées dans ma petite vie de blogueuse. Pour ceux qui me découvrent aujourd’hui, je blogue depuis bientôt trois ans sous la plume de July In The Sky, dans un univers futile et joyeux qu’est celui des blogs beauté.

Pourquoi ai-je commencé à bloguer ?

A l’époque, j’ai décidé d’ouvrir mon blog pour palier à un manque, celui de la France. Je venais de quitter Paris où je menais une vie à 100 à l’heure, riche intellectuellement et culturellement, pour partir m’exiler sous les tropiques afin de rejoindre mon mari. Sur le papier, pour beaucoup, ce changement de vie serait un idéal mais pour la parisienne que je suis, me retrouver sur un caillou comme coupée du monde n’était pas forcément évident. J’avais besoin de recréer du lien, de partager et d’échanger. J’avais besoin de m’occuper et de me stimuler intellectuellement. J’avais besoin de trouver un prétexte pour continuer à vivre, à m’habiller et à me maquiller comme une parisienne. Ce blog m’a servi en quelque sorte de soupape pour éviter de péter un plomb face à un manque. En me lançant dans l’aventure du blogging, je n’avais donc qu’une envie, rencontrer des gens passionnés d’internet et pouvoir papoter de choses futiles comme j’aurais pu le faire lors de soirée entre copines. Et je pense que j’ai ouvert ce blog pour les bonnes raisons. Par envie, par plaisir, par passion. Et c’est aussi pour ça que trois ans après, je suis toujours là et que je prends toujours autant de plaisir à vous écrire. Et même si je ne suis pas forcément lu par des milliers de personnes. Le secret d’un blogging heureux ? L’envie tout simplement et juste ça.

 

Bloguer pour devenir une star du web ?

Je vous parlais de trois anecdotes qui m’ont poussée à m’interroger. La première est celle de mon année 2017 qui a été pour moi une parenthèse subie dans ma joyeuse petite vie de blogueuse. Pendant plusieurs mois, la maladie m’a clouée au lit, une algie vasculaire de la face m’empêchant de rester devant un ordinateur. Puis, c’est l’ouragan Irma qui a dévasté mon île et nous a privé d’internet pendant plus de trois mois. Malgré tout, pendant tout ce temps, je n’ai jamais cessé de bloguer. J’écrivais, comme je pouvais, quand je pouvais. Mon seul objectif était de réussir à réaliser mes deux articles par semaine. C’était mon objectif de blog et ça me faisait plaisir. J’ai réussi mais en contre partie, j’ai presque disparu de la blogosphère. Je n’avais ni le temps, ni l’énergie, ni les moyens de commenter les autres blogs, je n’étais plus sur les réseaux sociaux, je n’organisais plus de concours et je refusais tous les partenariats. Mais j’écrivais… D’environ 10.000 visiteurs uniques mensuels, je suis passée à 1.000 visiteurs. Je continuais à publier, certes, mais j’ai perdu presque 90 % de mon audience. Tout le travail que j’avais fourni pendant deux ans pour faire exister ce blog était réduit à néant. Mais j’écrivais. De 50 commentaires sous certains articles, je me retrouvais à écrire des revues sans aucun commentaire ou alors avec ceux de mes blopines pures et dures. Les vraies. Et c’est là que se pose la question de la motivation. Dans ce cas là, écriveriez-vous encore ? Si oui, ouvrez un blog et épanouissez-vous. La seconde anecdote vient de commentaires que j’ai vu sur Facebook de blogueuses se lamentant de ne pas être lues, d’autres sur Instagram pleurant leur abonnés perdus. Je ne pense pas qu’il faille bloguer pour les autres mais pour soi. Si on recherche une quelconque reconnaissance, la déception risque d’être grande et on risque de se perdre à force de courir après du vent.

 

On ne blogue pas pour le succès mais par besoin de s’exprimer

 

Bloguer pour réaliser des partenariats et recevoir des produits gratuits ?

Ces derniers temps, je trouve que la blogosphère a évolué et pas forcément vers le bon. Cette année de disette m’a fait réaliser une chose essentielle : j’aime partager et c’est tout ce qui compte. Alors quand je vois les propos haineux sur Twitter, les jalousies ou les nouvelles blogueuses qui se croient déjà arrivées, je souris et je me détourne vers l’essentiel. Il y a quelques jours, j’ai encore reçu un petit message privé. Je pensais qu’on venait me parler d’un de mes articles ou me demander des conseils beauté. Oui, cette jeune fille voulait des conseils mais pas sur des produits de beauté,  sur comment avoir autant de partenariats que moi. J’ai souri et je lui ai conseillé de fermer son blog. Je pense que la blogosphère s’essouffle. Notre société consomme l’information différemment et Youtube a vampirisé ce qu’était la blogosphère. Il existe des millions de blogs, je trouve qu’il y a de moins en moins de lecteurs autres que les blogueurs, et il serait prétentieux d’imaginer que le votre sera meilleur que tous les autres car il y a des élus encore aujourd’hui mais qui se compte sur les doigts d’une main. Alors, si vous bloguez pour la gloire, arrêtez. De même, si vous bloguez pour les partenariats et les produits gratuits. Arrêtez. Quand j’ai ouvert mon blog, habitant à l’autre bout du monde, je n’imaginais pas une seule seconde qu’une marque me proposerait un partenariat et s’amuserait à m’envoyer des produits dans les Dom Tom alors qu’il existe tellement de blogueuses talentueuses en France Métropolitaine. Et pourtant… J’estime avoir beaucoup de chance et je reste émerveillée à chaque colis reçu. Je n’estime pas que cela est un du et, si j’attends que les marques respectent mon blog, je respecte aussi mes engagements envers elles. Dès que je reçois un mail de partenariat, j’étudie attentivement l’offre en expliquant bien que je resterai objective que le produit me plaise ou pas. Parfois, des marques n’ont même pas pris la peine de me répondre après cette mise au point et c’est tant mieux. Il faut bien se rendre compte, et je pense que c’est le cas de la majorité des blogueurs, qu’il y a un tri énorme à faire parmi toutes les propositions de partenariat et personnellement, je dois répondre par la positive à à peine 1/3 des propositions. Ça m’est même souvent arrivé d’aimer le produit mais de ne pas voir comment en parler sur un médium dédié à la beauté et de préférer renoncer. Avec les partenaires, j’ai fait de nombreuses rencontres avec des personnes adorables parmi les community manager de marques, des personnes humaines pour qui nous ne sommes pas uniquement des panneaux publicitaires, qui ont même demandé de mes nouvelles après Irma alors que nos partenariats étaient finis depuis longtemps. D’être humain à être humain.

 

On ne blogue pas pour les partenariats mais pour les rencontres

 

Bloguer pour gagner sa vie ?

Alors, oui, recevoir des produits gratuits, c’est très sympa, c’est même valorisant mais c’est un travail aussi. Si vous vous imaginez qu’il vous suffit d’écrire trois articles pleins de fautes d’orthographe et de contacter Too Faced derrière pour recevoir leur dernière collection, vous vous fourrez le doigt dans l’oeil et bien profond. Comme je vous le disais avec l’anecdote sur mon année 2017 et l’effondrement de mes statistiques, il ne suffit pas d’écrire pour tenir un blog, il faut aussi entretenir son réseau sans cesse. Beaucoup s’imagine que bloguer est une passion facile qui prend une petite heure par-ci par là, histoire de pondre un article et que d’un coup une renommée non justifiée vous tombe sur la tête. Grosse erreur, bloguer est un travail à plein temps. Je pense même que si je comparais de manière cohérente mes semaines de travail en extrapolant sur une semaine de blogging, je dirais qu’on est très loin du 35/h par semaine. Entre la prise de vue photographique, la rédaction, les réseaux sociaux, la réponse aux commentaires, aux mails, aux marques, la refonte de son design, le référencement etc… on est plus proche de semaines de 60 heures, de semaines de travailleurs indépendants en somme. Et comme je le disais, pour peu d’élus qui pourront en vivre. Il faut donc être passionnée et aimer faire cela sans attendre rien en retour.

 

On ne blogue pas pour l’argent mais pour le plaisir

 

Les bonnes raisons d’ouvrir un blog

Je me rends compte que cet article peut sembler très négatif mais il a surtout une vocation à dissuader toutes celles qui s’imagine que blogueuse est un métier, et un métier facile, et à encourager celles qui voudraient bloguer par passion. Je pense aussi pouvoir me permettre de tenir ces propos très cash car j’ai un passé de blogueuse qui se compte en années et un passé tout court de plusieurs décennies. Je n’ai plus 20 ans, j’ai appris beaucoup de la vie et je pense que mon expérience fait que je peux me permettre de m’exprimer de la sorte sur des sujets que les jeunes filles idéalisent. Pas d’idéal, de la passion. Le vrai secret est là. Revenons au point départ… Trois ans après, en ayant perdu presque tous mes abonnés, je suis toujours là, toujours épanouie à l’idée de vous écrire, que vous soyez 10, 100 ou 1000 à me lire et tellement épanouie dans ce domaine que j’ai ouvert ce second blog il y a peu. Si vous vous lancez dans l’aventure pour les bonnes raisons, l’épanouissement sera à la clé. Mais alors quelles sont ces bonnes raisons ? Les vôtres, uniquement.

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